Olivier, il faudrait déjà s'entendre sur ce que tu appelles une photo "naturelle". En argentique, je n'appliquerais le terme qu'à de la dia faite sans autre idée que de la projeter. Il n'y a dans ce cas pas beaucoup de latitude pour corriger l'une ou l'autre erreur lors de la prise de vue. Si tu fais du tirage papier par contre, tu as le travail de labo qui intervient et qui peut changer radicalement le résultat papier suivant la façon dont on s'y prend. En bien comme en mal d'ailleurs: regarde un peu autour de toi comme nombre de labos salopent les tirages de simples photos de vacances et de famille...
Et puis, en argentique, tu as aussi des tas d'autres facteurs qui entrent en ligne de compte, comme le choix de la peloche et du procédé de développement pour n'en citer que deux. Tout cela est indépendant de la prise de vue elle-même.
En numérique, comme la pellicule est remplacée par un capteur, il n'y a plus qu'une image "brute"qui est enregistrée. Si tu laisses l'appareil générer tout seul les jpegs, tu obtiens une interprétation plus ou moins standard de cette image brute. C'est d'ailleurs à ça que servent les quelques réglages disponibles sur les appareils d'entrée de gamme: contraste, netteté, balance des couleurs. Si tu veux plus de souplesse, c'est au moment de transférer la photo sur l'ordi qu'il faut fixer les valeurs de toute une série de paramètres qui donnent, là aussi, des résultats plus ou moins corrects ou désirés. L'écran de l'ordi peut déjà être considéré comme une forme de tirage et tu dois donc combiner la partie "développement du film" avec la partie "tirage papier" de l'argentique. Et si tu veux de vrais tirages papiers, tu peux revoir toute une partie des paramètres parce que ceux-ci s'appliquent différemment.
Voilà. Je ne sais pas si cela répond à ta question, mais, pour moi, une photo "naturelle" n'existe pas vraiment. Il ne s'agit jamais que d'une interprétation avec plus ou moins de technique et de maîtrise technique d'une image réelle et de son interprétation par le photographe.