le soir du 31/12/2004 : Plus d'accès à la profession pour les photographes, les horlogers-bijoutiers, les blanchisseurs ou encore les entrepreneurs de pompes funèbres : une idée de la ministre des Classes moyennes et de l'Agriculture, Sabine Laruelle. En tout, 11 professions visées sur les 42 actuellement réglementées de la sorte. Lors du Conseil des ministres du 10 décembre dernier, une note cosignée par Sabine Laruelle, le Premier ministre Guy Verhofstadt et Vincent Van Quickenborne, secrétaire d'Etat à la simplification administrative a été présentée en ce sens. Le slogan annoncé : « Créer de l'oxygène pour les entreprises ». Les objectifs concrets ? Faciliter l'accès à l'entrepreunariat en éliminant les obligations et les autorisations inutiles, en modernisant la législation en matière d'aptitudes professionnelles. Des objectifs plutôt louables. Avec, comme première étape, la suppression pure et simple d'une série d'accès à la profession, « parce qu'une exigence particulière d'accès n'est pas nécessaire à la protection de l'intérêt public, la sécurité du consommateur ou de l'environnement », comme l'explique la note. A cette annonce, les professions concernées réagissent très négativement. S'agit-il là de pur corporatisme ? Il semble que des arguments de fond soient avancés, notamment par le Conseil supérieur des indépendants et des PME dont l'avis rendu le 11 novembre dernier est assez circonstancié. Cet organisme ne disconvient pas de la nécessité de moderniser les réglementations professionnelles, souvent désuètes, voire obsolètes. Mais la suppression pure et simple de certains accès à la profession risque d'avoir des effets négatifs bien supérieurs, comme l'augmentation de faillites liées à la méconnaissance du métier, le nombre accru de plaintes de consommateurs, une concurrence déloyale ou encore des risques pour la santé publique. Comment réagissent les professionnels de terrain à ce qui n'est encore qu'une proposition ? Pour Joseph Van Horenbeke, entrepreneur de pompes funèbres depuis près de 50 ans, il s'agit d'un projet qui va faire plus de tort que de bien. Déjà que nous n'avons pas toujours bonne réputation... Libéraliser l'accès à cette profession ne tient pas compte des compétences nécessaires en termes d'accueil des familles dans des moments pénibles, des connaissances techniques que nécessite cette activité et des réglementations de plus en plus complexes, en matière d'incinération par exemple pour laquelle nous devons obtenir des autorisations différentes suivant les régions. Autre point de vue : celui de Luc Vicca, photographe et secrétaire général de l'Union des photographes professionnels francophones. Nous ne comprenons absolument pas le point de vue de la ministre. Nous venons de travailler pendant des mois avec l'administration de la Communauté française à l'élaboration de programmes de qualité dans le cadre de l'enseignement technique pour l'obtention du diplôme de photographe. Il existe des formations dans l'enseignement supérieur ou encore à l'université pour devenir photographe et l'on décide unilatéralement qu'il n'est plus nécessaire d'être formé. Il est évidemment plus facile de supprimer l'accès que de le faire respecter... Dans la note de la ministre, d'autres réformes sont prévues : outre la nécessaire simplification des règles en matière de connaissance générale en gestion d'entreprise qui n'ont rien de limpide, mais qui démontrent leur nécessité vu le nombre de faillites, il s'agit aussi de moderniser les procédures existantes pour les 31 autres activités qui nécessitent l'obtention d'un accès à la profession. ./..